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Drôle d'été pour une rencontre

Joan Baez et Bob Dylan, je t’aide moi non plus

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Drôle d’été pour une rencontredossier
Il n’était rien, elle était star. Pourtant après l’avoir porté sur le devant de la scène, la chanteuse fera face à l’ingratitude de son ancien amant.
Bob Dylan et Joan Baez à Londres, en mai 1965. (Alamy Stock Photo)
publié le 20 août 2024 à 15h25
(mis à jour le 21 août 2024 à 16h00)

Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.

La première fois, elle ne le trouve «pas très impressionnant» (1). Sur la scène du Gerde’s Folk City, un des clubs en vue de Greenwich Village, à New York, un chanteur mal à l’aise se balance d’un pied sur l’autre, l’air «rapetissé par sa guitare». Il est beau à la manière dont sont beaux les enfants, joues roses et rebondies sous ses boucles souples. Mais ses sourcils froncés lui donnent cet air de défi des grands ados rebelles. Une dégaine de «hillbilly de la ville», se dit-elle. Pourtant, elle est frappée par la manière dont il «crache les mots» de ces chansons «originales et rafraîchissantes» qu’il écrit lui-même. Alors, quand ce bonhomme «absurde» se retrouve assis près d’elle, Joan Baez se prend à espérer que le beau Michael, son petit ami de l’époque, disparaisse comme par magie. Elle est même un peu jalouse quand elle l’entend s’intéresser à sa sœur Mimi qui, avec ses yeux bleus, est encore plus belle qu’elle, si cela est possible (elle comprendra plus tard que cette jalousie n’était pas infondée). Nous sommes en avril 1961, il se passe quelque chose.