Les conflits territoriaux sont légion dans l’histoire de l’Amérique latine, des îles Malouines sous administration britannique et réclamées par l’Argentine, au chenal de Beagle, en Terre de Feu, qui plaça le Chili et l’Argentine au bord d’une guerre en 1978. Le Venezuela, lui, revendique de longue date l’Essequibo, une région pétrolifère d’Amazonie en territoire du Guyana.
Journaliste et aventurier
De nombreux traités ont tenté de régler ces différends, le plus souvent sans succès. En 1867, un arbitrage signé à Ayacucho au Pérou accordait à la Bolivie un territoire autour de la ville d’Acre, en Amazonie. Le jugement déplaît au Brésil, qui tente en vain de conquérir militairement la zone, riche en caoutchouc, matière première prisée à l’époque. La région était d’ailleurs peuplée en majorité de seringueiros, des cueilleurs brésiliens de latex, la sève produite par l’hévéa.
Avec l’aide tacite (et financière) des autorités brésiliennes de l’Etat d’Amazonas, qui ne renonçaient pas à mettre la main sur Acre, un journaliste et aventurier espagnol, Luis Gálvez Rodríguez de Arias, proclame la République d’Acre et s’en déclare président. En choisissant la date du 14 juillet 1899, il montre son attachement à la Révolution française.
Et sa gestion va être placée sous le signe du progressisme. Même si ses administrés ne sont que 13 000, Gálvez crée des ministères, ouvre une école et un hôpital, lève une modeste armée et bâtit une caserne de pompiers. Le tout financé par l’impôt sur le caoutchouc. Il dessine u