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Libération
Série d'été

La revanche d’une ville : La Ciotat reboutique son centre

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Longtemps délaissées, ces villes françaises ont réussi à changer d’image. Aujourd’hui, la ville de la côte méditerranéenne, qui a su rendre de nouveau attractif son centre-ville.
Les chantiers navals, circa 1975. Aujourd’hui, sur le Port-Vieux. (WINDENBERGER Jacques, Moirenc Camille/saif images, Hemis via AFP)
publié le 20 juillet 2024 à 16h20

A présent qu’elle vit à La Ciotat, Laurence Morignot arrive tout sourire au travail. «Je prends mon vélo, je longe la plage, je dis coucou à tout le monde. A Marseille j’arrivais déjà super énervée», raconte-t-elle en préparant les aubergines qui seront au menu de son ardoise végétarienne du jour. «La rue des Poilus, je n’y allais même pas», rembobine-t-elle. C’est pourtant là, dans le cœur du centre ancien, qu’elle a choisi de poursuivre l’aventure de sa «Sardine à paillettes» entamée quinze ans plus tôt à Marseille. «Avec mes graines de chia, mes jus à l’extracteur, je m’adresse aux bobos», reconnaît-elle, préférant parler de «nouveau» plutôt que de renouveau pour La Ciotat.

Dans sa poissonnerie qu’il tient depuis trente-trois ans un peu plus bas, près du Port-Vieux, Jean-Marc Bayona ne compte plus les gens de passage projetant une nouvelle vie ou une retraite ici : «L’autre jour, c’était un couple venant d’Alsace, pourtant pas la plus vilaine des régions !» A la tête de l’association des commerçants, il mesure le chemin parcouru. Il a vécu «l’abandon» du centre-ville, les rideaux tirés, l’attrait des zones commerciales à la périphérie. Jusqu’à «pousser une grosse gueulante» en 2013 auprès de l’équipe municipale. A cette époque, les chantiers navals, sauvés par le long combat des «105 irréductibles» refusant la fin de l’histoire industrielle du site ont déjà entamé leur reconversion réussie dans la rénovation de bateau et la