Menu
Libération
Série d'été

La revanche d’une ville : Le Havre, port d’attaches

Article réservé aux abonnés
Longtemps délaissées, ces villes françaises ont réussi à changer d’image. Aujourd’hui, la cité normande, qui rayonne désormais par sa vivacité culturelle.
A gauche : les bâtiments de la Porte Océane, au Havre. A droite : la sculpture «UP#3» de Sabina Lang et Daniel Baumann. ( Ludovic Faisant / Gregoire Bernardi /Hémis / Hans Lucas)
par Anne-Laure Pineau
publié le 10 août 2024 à 11h00

Chaque année depuis huit ans, entre juin et octobre, c’est un curieux jeu de piste qui anime les rues du Havre. Cette année ne fait pas exception : une trentaine d’œuvres d’art ou d’installations imaginatives seront disséminées un peu partout dans la ville. Une œuvre jardin sur le toit d’un parking, en bordure de bassin, des chaises suspendues en hauteur sur une plate-bande, une Lune miniature posée dans une mare, des lumières fantomatiques vibrant avec le vent dans les passages en béton… Tout cela viendra s’ajouter à la collection permanente qui fait de la ville du Havre une curiosité pour ses visiteurs, toujours plus nombreux. La ville est en effet passée de 900 000 touristes en 2013 à plus de deux millions en 2023 selon Benoît Remy, directeur de l’office de tourisme Le Havre Etretat Normandie Tourisme.

Il y a quelques années encore, la cité portuaire résonnait dans l’esprit des gens comme une «ville moche», le port, le béton, le trafic, «la culture de la betterave» comme on pouvait l’entendre dans le clip de Michaël Youn, sorti en 2003. Oscar Niemeyer et Auguste Perret n’avaient pas encore conquis les foules. Mais ça, c’était avant, avant la labellisation «Patrimoine mondial» octroyée en 2005 par l’Unesco et avant