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Libération
Hors d’Etats: les pays éphémères (1/6)

La Sénégambie, une union géo logique

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De l’Afrique à l’Asie, en passant par l’Europe, «Libé» raconte l’histoire de pays éphémères. Aujourd’hui, la confédération sénégalo-gambienne, qui a existé de 1982 à 1989.
Les présidents gambien et sénégalais Dawda Jawara et Abdou Diouf lors de la fête de la Sénégambie en 1986, à Dakar. (Joël Arpaillange/Gamma-Rapho)
publié le 5 août 2022 à 19h15

En additionnant le Sénégal et la Gambie, deux pays d’Afrique de l’Ouest, on obtient non pas le Gambégal, mais la Sénégambie. Une confédération qui voit officiellement le jour en 1982, fruit de la volonté commune du président sénégalais Abdou Diouf et de son homologue gambien Dawda Jawara.

Comme les deux Congos, la Gambie tire son nom du fleuve qui la traverse. Le territoire a été une colonie de l’Empire britannique dans des frontières tracées en 1889. Et quelles étranges frontières ! Le pays prend la forme d’un étroit serpentin qui épouse sur plus de 300 km le cours du fleuve Gambie, jusqu’à son embouchure sur l’Atlantique, où se situe sa capitale, Banjul.

L’unité entre les deux pays s’impose comme une évidence : la Gambie est un obstacle entre le nord du Sénégal et sa partie sud, la Casamance. Quand la Gambie devient indépendante, en 1965, cinq ans après le Sénégal, l’idée d’une union est déjà sur la table. Mais il faut attendre 1981 pour que les événements se précipitent : l’inamovible Dawda Jawara est victime d’une tentative de renversement quand il a le dos tourné (il est à Londres pour le mariage du prince Charles avec Lady Di). Il appelle à la rescousse son voisin le Sénégal et, en quatre jours, l’insurrection des officiers est matée.

Cultures très différentes

Unir son pays au Sénégal est pour Jawara une garantie de stabilité pour son fauteuil présidentiel. Côté Abdou Diouf, l’objectif est de désenclaver le Sud, où des rebelles séparatistes s’activent. Le traité de création de la Confédération est