«One second I’m a Koons fan, suddenly the Koons is me / Pop culture was in art, now art’s in pop culture, in me.» Les paroles sont de Lady Gaga, dans la chanson Applause de son album Artpop (2013) : «Une seconde, je suis fan de Koons, l’instant d’après, Koons est en moi / La culture pop était dans l’art, désormais l’art est dans la culture pop, en moi.» Lady Gaga et Jeff Koons : aussi excentriques que mégalomanes, aussi clinquants que clivants, ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Superstars dans leurs domaines respectifs, ils ont été présentés par Miuccia Prada, la directrice de Prada, lors d’un événement au Metropolitan Museum de New York, en 2010. «Tu sais, Jeff, j’ai toujours été tellement fan de toi que, quand j’étais gamine et que je traînais dans Central Park, je parlais déjà de ton travail à mes amis», s’enflamma Gaga. L’admiration étant mutuelle, ils prirent date pour une collaboration matérialisée trois ans plus tard sur la pochette de l’album Artpop.
Chantre kitsch du néopop, et artiste le plus cher du monde, Jeff Koons travaille alors sur sa série Gazing Ball, du nom des boules en verre qui décorent certains jardins américains depuis les années 60, notamment en Pennsylvanie où il a grandi, qu’il associe à des répliques de sculptures gréco-romaines. Sur la pochette d’Artpop, une Gaga statufiée est représentée nue, mains sur les seins et gazing ball entre les cuisses écartées, alors qu’en arrièr