«Pas de prison pour le vent…» En août 1969, l’activiste communiste afro-américaine Angela Davis est portée par le vent quand elle pose le pied sur le ponton du port de Basse-Terre, commune et alors chef-lieu de l’archipel guadeloupéen. Cette année-là, elle a perdu son poste de professeure de philosophie au sein de l’université de Californie à Los Angeles, après qu’un étudiant a dénoncé son adhésion au Parti communiste. Adhésion qu’elle défend ensuite à ses risques et périls.
Il faut dire que Black Panther Party, féminisme noir, communisme, FBI et Reagan sont les ingrédients d’un cocktail pour le moins explosif à l’orée des années 70. Après quelques mois en France, l’activiste de 25 ans s’en va pour une tournée teintée de discours révolutionnaires et anticolonialistes. Pour la membre du Che-Lumumba Club, branche noire du Parti communiste américain, l’un des arrêts est logiquement Cuba, qui dix ans plus tôt a vécu sa propre révolution. Avec son amie Kendra Alexander et quelques compagnons d’armes, elle décide ensuite de partir pour Porto Rico avec une escale en Guadeloupe. Mais, une fois à Basse-Terre, la bande manque d’être arrêtée pour propagande anticolonialiste, les douaniers confisquent leurs passeports mais aussi les livres qu’ils rapportent de Cuba. Marx figure en bonne place dans cette bibliothèque ambulante.
Angela Davis écrit, dans son autobiographie publiée en 1975 (1) : «Grâce aux contacts du capitaine, quelques Cubains sympathisants qui habitaient l’île, n