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Libération
La grande série de l'été (29/37)

Le jour où… les rebelles castristes se sont emparés de La Havane

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Le 1er janvier 1959 au tout petit matin, les réceptions du nouvel an battent encore leur plein quand les hommes de Fidel Castro rentrent dans la ville, faisant fuir le dictateur Fulgencio Batista. Le début d’une nouvelle ère pour Cuba, au son des balles et au rythme du cha-cha-cha.
Les habitants de La Havane célèbrent le départ de Batista. (Lee Lockwood/Getty Images)
publié le 18 août 2021 à 19h42

Etre au bon endroit au bon moment est l’obsession de tout photoreporter. Daniel Camus en fut un bon exemple. En 1954, à 24 ans, il avait vécu l’enfer de Dien Bien Phu au Vietnam, en tant que photographe des armées, pendant son service militaire. Trois ans plus tard, il se retrouve plongé dans la bataille d’Alger, alors qu’il a rejoint Paris Match. Le 31 décembre 1959, jeune marié, il est en voyage de noces avec la journaliste Marie-Hélène Viviès, à La Havane. Le couple ignore qu’au bout de la nuit, il a rendez-vous avec l’Histoire.

La suite est racontée par sa femme, dans une lettre à sa rédaction : «Je vous appelle de notre chambre à l’hôtel Sevilla. Je suis allongée sur la moquette car on tire sur tout ce qui bouge aux fenêtres. J’attends des nouvelles de Daniel, qui est parti avec son Leica pour mettre la révolution “dans la boîte”, comme il dit. C’est à 6 h 30, à l’heure où le réveillon aurait dû s’achever, que la nouvelle a éclaté. Nous dansions encore. Daniel m’a entraînée vers un poste de radio autour duquel des gens s’amassaient : Batista s’est enfui en avion. Nous nous sommes précipités dehors. Nous avons vu la rue changer en un clin d’œil : voi