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Libération
Six pieds sous mer (3/6)

Le «Merchant Royal», magot à gogo

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«Libé» explore les fonds marins. Aujourd’hui, qui du petit poucet des Cornouailles ou de l’ogre américain dénichera le trésor de l’Eldorado des mers ?
Une ancre remontée à la surface par un pêcheur des Cornouailles en 2019, suspectée d'appartenir au navire anglais «Merchant Royal» coulé en 1641. (Cornwall Live/SWNS/Capture twitter @archeomar)
publié le 19 juillet 2022 à 0h46

Le naufrage. 23 septembre 1641, au large des Cornouailles. De retour du Mexique via Cadix, le Merchant Royal, costaud navire marchand anglais, est tout près d’arriver à bon port. Le capitaine Limbrey et la soixantaine de membres d’équipage se frottent déjà les mains : Londres n’est vraiment plus très loin. Mais le galion de 700 tonnes, 46 mètres de long et 32 canons, est en vilain état. Perclus de fuites, il ne doit son salut qu’aux pompes qui le maintiennent à flot. Au large du promontoire de Land’s End, celles-ci tombent en panne. Le Merchant Royal ne reverra jamais sa Tamise natale : il sombre, emportant avec lui les vies de 18 marins.

Le trésor. Il est en or massif. Deux ans de commerce avec les colonies espagnoles dans les Caraïbes ont enfanté un magot inouï. Dans les cales dorment 45 tonnes d’or, 400 lingots d’argent mexicain et des centaines de milliers de pièces de monnaie espagnole. Au cours actuel, la seule cargaison d’or pèserait aujourd’hui… 1,5 milliards d’euros. C’est, s’il existe encore, le plus gros trésor sous-marin connu à ce jour. Fantasme ultime des chasseurs d’épaves, le milieu l’a rebaptisé «l’Eldorado des mers».

Le hic. Fouiller la mer Celtique n’est pas un jeu d’enfant. Les conditions météorologiques rendent toute excursion périlleuse. Les vents de sud-ouest sont félons et les marées traîtresses. D’autant que les derniers indices en date situent l’épave dans une zone où les profondeurs côtoient les 90 mètres. En surfac