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Libération
Rentrée littéraire

«Le Ministère des rêves» de Momtchil Milanov : découvrez les premières pages du livre

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En librairies depuis ce 22 août, le premier livre du primo-romancier bulgare est l’une des sensations de la rentrée, entre conte initiatique et fable politique.
(DR)
par Momtchil Milanov et Mathieu Lindon
publié aujourd'hui à 14h40

«Et chez nous, c’est si grand que […] le temps d’arriver de ma chambre à la cuisine, j’ai déjà faim.» Premier roman du Bulgare Momtchil Milanov né en 1986, le Ministère des rêves fait la part belle aux enfants et à leurs manières de raconter sans que cette fantaisie permette de s’exonérer des aventures politiques dont une sorte de ballon dirigeable et dirigé comme il ne faudrait pas est le vecteur dès les premières pages. Au demeurant, si l’imagination du petit Stern n’est jamais prise en défaut, la réalité dans laquelle il se débat est souvent moins sympathique. D’autant que ça fait déjà un moment que ses parents s’y débattent, dans cette réalité, et leurs parents avant eux. On croise dans le roman «des types en uniforme gris et au regard vide» et «des policiers bien gras», divers types de pouvoir en quelque sorte «ma mère ne fait que me donner des ordres, comme si on était à la marine». Mais les rêves sont la grande affaire. Il serait naïf de supposer que le hasard seul est leur créateur ou leur interprétation l’élément principal de leur existence. Freud n’a rien à faire ici. C’est avec toute la technologie et la bureaucratie mises en place par l’administration pour plus ou moins bien gérer leur fonctionnement que le petit Stern va tâcher de se familiariser. Une adulte pose la main sur l’épaule de l’enfant et c’est «comme si elle le dépoussiérait». Dans cet univers, ce n’est pas un mouton dont ce petit prince-là demande le