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Libération
Histoire sans faim (3/6)

L’Eglise médiévale met son grain de sel dans l’écuelle

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Aujourd’hui, nous jetons un œil aux mets du Moyen Age, dont le contenu est dicté par l’institution religieuse et composé d’innombrables épices.
Au Moyen-Age, on était déjà friand de street-food, (Émile Loreaux/Émile Loreaux)
publié le 24 juillet 2023 à 17h45

Histoire sans faim

Libération vous prépare de bons petits plats depuis sa machine à voyager dans le temps :

Nous sommes une famille de commerçants. Et en cet an de grâce 1393 vient de paraître le Ménagier de Paris, un ouvrage de 400 recettes écrit par un riche bourgeois parisien à l’intention de sa jeune épouse. Il y prône des valeurs «de modestie et d’économie» qui nous vont droit au cœur (1). Nous habitons avec nos enfants et nos parents une maison avec boutique située au rez-de-chaussée. A l’étage, il y a la salle où l’on se retrouve à toute heure de la journée. On y cuisine dans une grande cheminée où est suspendue la marmite, accrochée à la crémaillère. A l’heure des repas, on dépose sur des tréteaux de longues planches que l’on recouvre d’une nappe blanche. Nous mangeons dans des écuelles que nous partageons à deux. Chaque convive reçoit une épaisse tranche de pain, que l’on appelle tranchoir, sur laquelle on pose un morceau de viande ou de poisson. Nous mangeons avec trois doigts, comme le font les Arabes, une cuillère et un couteau (2). Entre les plats, on se lave les mains dans des bassines apportées par les serviteurs.

Aromates et condiments

Nous aimons beaucoup les épices que nos ancêtres, les Romains, utilisaient déjà. Les croisés les ont rapportées de Terre sainte et nous nous fournissons aussi auprès des Espagnols à qui les occupants arabes ont appri