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«Hors de prix»

Les séries de l’été: ils ont refusé un prix prestigieux

Pulitzer, Nobel, Goncourt, Oscar... Pour des raisons personnelles, éthiques ou politiques, ils ont refusé le Graal qui venait saluer leur œuvre.
Lê Duc Tho et Henry Kissinger le 27 janvier 1973. (Michel Laurent/Gamma-Rapho. Getty Images)
publié le 23 juillet 2022 à 10h33

1951. Julien Gracq refuse le Goncourt

«Si on me donnait le prix Goncourt, je ne pourrais faire autrement que de refuser», affirme Julien Gracq en 1951. C’est bel et bien le Rivage des Syrtes qui recevra peu après le prix attribué chez Drouant. L’auteur, de son vrai nom Louis Poirier, enseignant à Paris, décline alors poliment l’honneur qui lui est fait. Lire notre article.


1964. Jean-Paul Sartre refuse le Nobel

Il avait pourtant prévenu l’Académie qu’il ne souhaitait aucun prix. Peine perdue : l’auteur des Mots reçoit le prix Nobel de littérature 1964. Informé de la nouvelle par un journaliste de l’AFP venu solliciter sa réaction, il préférera expliquer son refus, motivé par des raisons personnelles et politiques, directement auprès de la presse suédoise. Lire notre article


1973. Marlon Brando refuse l’oscar

Désigné meilleur acteur pour son rôle de Vito Corleone dans le Parrain, l’acteur choisit de laisser la tribune qui lui est offerte à une Amérindienne, Sacheen Littlefeather, pour lui permettre de dénoncer le sort réservé aux peuples autochtones. Mais la jeune femme, huée par l’assistance, n’aura pas le temps de lire son discours. Lire notre article


1973. Lê Duc Tho refuse le Nobel

En janvier 1973, le cofondateur du Parti communiste vietnamien conclut à Paris une négociation ardue avec le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger pour mettre fin à la guerre du Vietnam. Les deux hommes sont alors choisis pour recevoir le Nobel de la Paix mais le négociateur vietnamien repousse le prix, estimant ne pouvoir l’accepter tant que la paix ne sera pas effective. Lire notre article


1981. Le «Washington Post» refuse le Pulitzer

En septembre 1980, le reportage «le monde de Jimmy», dans le Washington Post, fait sensation avec son portrait d’un petit garçon de huit ans toxicomane et promis à suivre les pas de son dealer de père. L’article, récompensé par le jury Pulitzer l’année suivante, suscite toutefois des doutes. Il s’avèrera finalement que tout avait été inventé par Janet Cooke, une journaliste de 26 ans, fraîchement embauchée au Post. Le prestigieux quotidien ne peut que refuser la récompense qui lui a été décernée. Quinze ans plus tard, en 1996, après avoir complètement disparu du paysage médiatique, Janet Cooke ressurgit dans Nightline, une émission de télévision américaine, et dans le magazine GQ. Elle est vendeuse dans le Michigan pour six dollars de l’heure. Lire notre article


2006. Grigori Perelman refuse la médaille Fields

Fin 2002, fracas dans le monde des mathématiques: le Russe Grigori Perelman publie un article présenté comme la résolution de la conjecture de Poincaré. Vérifications faites, la démonstration est exacte et clôt plus d’un siècle de recherches sur ce casse-tête mathématique. L’exploit lui vaut de recevoir en 2006 la médaille Fields, plus haute récompense de la discipline. Mais le Russe s’en fiche complètement et rejette cet honneur dont il ne voit pas l’intérêt. Quatre ans plus tard, il récidive, refusant le million de dollars offert par l’Institut de mathématiques Clay, qui veut récompenser celui qui a résolu l’un des «problèmes du millénaire». Lire notre article


Tout l’été, Libé se met à l’heure estivale. Chaque jour dans les pages de Libération ou sur Liberation.fr, des recettes plus fraîches les unes que les autres, des récits d’instruments perdus (ou volés), de prix prestigieux refusés et des histoires connues de toutes et tous, racontées avec un nouveau regard.