Menu
Libération
What the fake

Les fausses infos, géniales ou odieuses, à travers l’histoire

Du cheval de Troie à l’opération Fortitude en passant par «les Protocole des sages de Sion» au faux homme préhistorique de Piltdown, balade au fil des siècles, dans les duperies, farces, supercheries...
Photo composite du paléontologue Charles Dawson (à gauche) et une dent du prétendu homme de Piltdown. (John Reader /SPL / sciencephoto)
publié le 30 juillet 2022 à 9h26

Cheval de Troie et salades grecques

Une des premières fake news de l’histoire… A l’origine de la chute de Troie, un faux cheval, la ruse est connue. Le merveilleux canasson de bois, plus haut que les portes de l’opulente cité – le détail compte – était creux, et cachait dans son ventre des soldats grecs. Mais les Troyens, naïfs peut-être, n’ont pas fait entrer le loup dans la bergerie comme cela, d’un claquement de doigts, après dix ans de guerre contre les Grecs, à cause des beaux yeux d’Hélène. Troie, dont les ruines ont été retrouvées à l’entrée du détroit des Dardanelles, en Turquie, ne serait pas tombée sans un dénommé Sinon, le porteur de rumeur, chargé de la propager et d’en attiser les braises. Lire notre article


Marie-Antoinette, la cour des contes

Si les réseaux sociaux avaient existé, elle en aurait été la reine des victimes, en sus d’être reine de France. Marie-Antoinette a suscité une rage pamphlétaire débordante et diffamatoire: frivole, dépensière, collectionneuse d’amants ou de maîtresses. Les libelles, ces petits livrets subversifs, s’en donnent à cœur joie. En tête de gondole, les Amours de Charlot et Toinette. Faux, dit l’historien d’aujourd’hui: même sa romance, véridique, avec Axel de Fersen, diplomate suédois, serait restée platonique. Quant à la célèbre citation «s’ils n’ont pas de pain, qu’on leur donne de la brioche», elle n’est jamais sortie de la royale bouche. Lire notre article


L’homme de Piltdown, cro-mignon

L’homme de Piltdown était trop parfait pour être vrai. Il tombait un peu trop à pic. L’Allemagne avait son homme de Heidelberg, une mandibule trouvée en 1907, la France son Cro-Magnon… et la Grande-Bretagne ? Nada, que tchi, pas l’ongle d’un homme fossile à se mettre sous la dent ? 1912, enfin ! Charles Dawson, paléontologue amateur et collectionneur patenté, et son ami Arthur Smith Woodward, conservateur au musée d’Histoire naturelle de Londres, présentent les restes d’un hominidé découverts près de Piltdown, dans le Sussex. Fierté nationale et couverture médiatique maximale. Mais le crâne d’Eoanthropus dawsoni datait du Moyen Age et sa mâchoire était celle d’un orang-outang. Lire notre article


«Les Protocoles des sages de Sion», le faux antisémite qui parcourt les âges

En 1903, les temps sont troublés en Russie, les colères montent, le bolchevisme naît. Les services secrets du tsar appliquent une bonne vieille recette : utiliser l’antisémitisme pour canaliser les mouvements sociaux. Le présupposé à faire avaler : l’agitation populaire est le fait d’un complot juif, visant à déstabiliser le monde pour prendre le pouvoir. Tiens, ce brûlot français contre le Second Empire écrit par Maurice Joly, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, fera l’affaire : il suffit de remplacer le terme «Napoléon III» par «juifs», et «France» par «monde». Dans les milieux antisémites, entre les deux guerres, personne ne doute de son authenticité. Puis les Protocoles trouveront de nouveaux lecteurs dans les pays arabes, inquiets de la naissance d’Israël. Lire notre article


La guerre des courants: mensonges continus et vérité alternative

Années 1890, on est à l’aube d’une révolution industrielle, celle de l’électricité. Les règles du nouveau jeu sont encore indistinctes : qui va l’emporter, entre courant continu et courant alternatif ? L’enjeu financier est massif : l’électrification des Etats-Unis. Thomas Edison, l’inventeur de la lampe à incandescence, un mythe de son vivant, n’en tient que pour le continue et sillonne les Etats-Unis pour torpiller l’alternatif, dont le père, l’ingénieur tchèque Nikola Tesla, a été recruté par George Westinghouse. Edison, sacrifie chiens et chats pour prouver que l’alternatif tue, en vérité pas plus que le continu. Chargé de construire la première chaise électrique, censée appliquer une peine de mort indolore, ce bon vieux Edison choisit, là aussi, le courant concurrent. Pourtant, la guerre des courants est déjà perdue. Le courant continu ne convient pas pour la distribution d’électricité à grande échelle, il est d’utilisation beaucoup moins souple que l’alternatif. Lire notre article


Opération Fortitude, farce de frappe

Fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés veulent débarquer en France, pour soulager le front russe, et écarteler la Wehrmacht. Les stratèges nazis le savent, mais où ? Hitler et ses généraux parient sur la Norvège ou sur le Pas-de-Calais. L’opération Fortitude va servir sur un plateau tout ce qu’ont envie de croire les dignitaires nazis. Un régiment fantôme est créé de toutes pièces dans le comté anglais du Kent, en face de Calais avec chars gonflables, canons en bois, fausses communications radio... Pour faire gober l’histoire aux Allemands, un agent double: Joan Pujol Garcia, nom de code Garbo. Il les convainc que le D-Day, les alliés débarqueront dans le Pas-de-Calais, à 350 kilomètres au nord des plages normandes... Lire notre article

Les fantômes sous-marins, les instruments de musique égarés, les hymnes féministes, les fous célèbres, les losers du rock, les momies célèbres... Cet été Libération raconte des histoires en séries. A retrouver chaque jour sur notre site et en kiosques du 16 juillet au 27 août 2022.