Mohamed El Khatib, 45 ans, reçoit dans son atelier, à Paris, en juin, deux jours avant son départ à Avignon où il doit présenter son dernier spectacle au festival, Israel et Mohamed. Je le vois pour la première fois. Torse nu, le metteur en scène raconte le racisme et l’entre-soi en se massant une épaule douloureuse avec de la pommade.
Les premières fois ont-elles un sens pour toi ?
Le monde n’est plus jamais comme avant après une première fois. Je pourrais te raconter ma première relation amoureuse ou sexuelle mais ce n’était pas glorieux. Et je n’ai pas de souvenirs particuliers de mes débuts au théâtre. Ah tiens, je pourrais te parler de la première fois où j’ai été victime de racisme. Je ne pensais pas que ça existait ; le racisme était un truc abstrait à mes yeux. Je m’en suis rendu compte l’été de mes 25 ans pendant des vacances en Corse.
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