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Série d'été

Les premières fois d’Oxmo Puccino : «Je ne pars jamais au bled sans en revenir différent»

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Enfance, famille, peur, voyage… Des personnalités racontent à «Libé» un moment de bascule dans leur vie (1/7). Aujourd’hui, le rappeur nous parle d’un retour.
Oxmo Puccino à Paris, le 3 juillet 2025. (Boby/Libération)
publié le 15 août 2025 à 16h57

Je l’ai croisé pour la première fois en 2012 pour un portrait dans Libé. Oxmo Puccino, 51 ans, a fait un tas de trucs depuis. Il chante toujours, il écrit aussi. Je l’ai revu une fois ou deux par hasard sans prendre le temps de discuter. On s’est retrouvé fin juin dans ses bureaux, à Paris, pour parler d’un premier retour au bled.

Les premières fois ont-elles un sens pour toi ?

Je me lève, je ne suis pas mort et ça recommence. Je vois tous les jours comme une première fois. Ce que je dois faire dans la journée est organisé mais je laisse toujours un espace vide dans l’agenda qui me permet de réfléchir et de penser. Je fais des rencontres nouvelles quand je marche dans la ville. On peut aussi se dire que chaque minute est une première fois mais il y a des moments plus importants que d’autres et des premières fois qui rassemblent plusieurs minutes. Je peux te parler, par exemple, de mon premier retour au bled, au Mali, en 2005, pour voir ma grand-mère après vingt-cinq ans, presque une vie.

Pourquoi autant de temps sans y retourner ?

Parce que la vie fait que… parce que tu entretiens un rapport étrange avec le pays d’origine. Une terre que les parents ont quittée parce qu’ils aspiraient à une vie meilleure. Ils ont traversé une enfance avec de nombreuses difficu