La «Black Beauty» de Jimmy Page, mieux vaut guitare que jamais
Nous sommes en 1970 quand Jimmy Page, en tournée dans le Minnesota, dépose sa légendaire Les Paul au comptoir d’enregistrement de l’aéroport de Minneapolis, direction Montréal. Mais, le groupe arrivé en terre québécoise, la gratte couleur «noir smoking» au liseré doré, achetée en 1962 avec les premiers cachets du guitar hero de Led Zeppelin, n’apparaît pas sur le tapis à bagages. Un avis de recherche dans Rolling Stone et vingt ans plus tard, la «Black Beauty» reste introuvable. Il faudra près de vingt-cinq ans et un rendez-vous manqué pour que la précieuse six-cordes retrouve son propriétaire, qui gardera lui-même le secret pendant quelques années. Lire notre article.
Le Stradivarius maudit de Roman Totenberg
Que faut-il comme talent pour marquer d’un noir destin les carrières d’un génie du violon et son élève célèbre, 400 ans après sa mort ? Antonio Stradivari et ses 700 violons encore en circulation ne pourront pas se poser la question, mais l’histoire du soliste Roman Totenberg et de son ancien élève Phil Johnson pourrait bien y répondre, après que ce dernier a volé, en 1980, l’inestimable instrument de son éminent professeur, après un concert à Cambridge (Massachusetts). Résultat, un Totenberg obligé de revoir tout son doigté, privé de son formidable violon, et un Johnson interdit de jouer en public au risque d’être découvert et rongé par son lourd secret. Lire notre article.
Jaco Pastorius et la «Bass of Doom» arrêtent les frettes
A la légende dramatique de Jaco Pastorius, bassiste génial, bipolaire, camé et clochard, mort à l’âge de 35 ans, tabassé par un patron de boîte de nuit troisième dan de karaté, vient s’ajouter un fait d’armes : «J’ai inventé la basse électrique, et tout le monde le sait.» C’est que cet Everest de la quatre-cordes a pour lui d’avoir popularisé, sinon inventé (son confrère des Rolling Stones lui en dispute la paternité), la basse fretless, c’est-à-dire dépourvue de ces barres métalliques situant plus facilement les notes sur le manche. Un nom est né : la «Bass of doom», soit la basse de la mort, dont il avait charcuté le manche à coups de couteau à beurre. En 1986, la basse est dans un état lamentable, brisée en quinze lors d’une crise de nerfs. Il faudra tout le talent du luthier de Pastorius pour retaper l’instrument mythique. Tout ça pour que Jaco, qui passait sa vie sur les bancs de Greenwich Village, l’oublie dans un parc. Lire notre article.
Sonic Youth se met les grattes au court-bouillon
Embarqués dans une mini tournée californienne en 1999, les New-Yorkais bruitistes se font braquer leur le fourgon garé sur le parking d’un motel du comté d’Orange. Il abrite leur matos customisé à coups de tournevis : une vingtaine de guitares, une douzaine d’amplis, des pédales d’effet, une batterie... la camionnette réapparaît quelques jours plus tard à Los Angeles, vide. Malgré la mobilisation des fans sur un internet balbutiant, le matos reste introuvable. Trois ans plus tard, une guitare du chanteur Lee Ranaldo, est retrouvée sur eBay par un fan. Contre 500 dollars, le même Ranaldo retrouve deux autres guitares après avoir croisé dans la rue un ado dont l’oncle était mouillé dans le braquage. Des retrouvailles qui se répliqueront d’année en année. Lire notre article.
Vols de soubassophones à La Nouvelle-Orléans : affaire à cuivre
«Voler un instrument à La Nouvelle-Orléans, c’est comme enlever une statue dans une église.» Ainsi s’indigne, en février 2018, Ben Jaffe, soubassophoniste du Preservation Hall Jazz Band, fanfare-institution de La Nouvelle Orléans, après qu’on lui a volé son précieux instrument. Un rapt qui fait écho à une série de vols de cet imposant biniou les années précédentes. Aussi bien en Louisiane que dans les universités américaines où son pavillon chaperonne toute fanfare digne de ce nom, le clairon de 15 kilos suscite les convoitises. La police penche pour des vols organisés par les narcotraficants, cornaquant des bandas au nord du Rio Grande. Lire notre article.
Prise de Beck autour d’une Gibson Les Paul
Perdue dans le tumulte d’une bagarre déclenchée par ses soins dans un bar à rednecks d’un bled rugueux de l’Etat de New York, la Les Paul de Jeff Beck aura été portée disparue 31 ans. Jusqu’à ce que le collectionneur Perry Margouleff, cumulard aux 3 000 six-cordes au fil du temps, déjà à la manœuvre pour retrouver la «Black Beauty» de Jimmy Page, n’entre dans la danse. En 2000, il entend qu’un de ses homologues passionnés de guitare met à la vente la Gibson de l’ancien des Yardbirds. Avant de lâcher les 75 000 dollars réclamés par le vendeur, il obtient une vague onction de Beck, qui revient finalement sur son accord 18 ans plus tard. L’affaire finira dans les prétoires, d’où elle n’est d’ailleurs toujours pas sortie. Lire notre article.