Tricheries, bluff, impostures et dissimulations… De Maradona à Retailleau, de Marie-Antoinette à Stanley Kubrick, tout l’été, Libé brille de mille faux. Tous les épisodes de notre série «100 % pur leurre» à retrouver ici.
L’Herbe bleue a l’odeur de la trahison. Fourrez-y votre nez et vous verrez. Plus de deux décennies ont passé depuis notre rencontre avec ce livre. On avait 13 ans. Une édition de poche, seringue et trace de poudre en gros plan sur la couverture. Journal intime d’une jeune droguée, disait le sous-titre. La chronique anonyme de la descente aux enfers d’une ado bien sous tous rapports que la drogue a broyée, dans l’Amérique de la fin des années 60. L’Herbe bleue nous a marquée comme marque une histoire d’amour. Qu’importent les années, qu’importent les mensonges.
Le récit commence par dix mois de confidences banales, jusqu’à ce 9 juillet. Des copains, une soirée, du LSD glissé à son insu dans son verre. La jeune fille vit son premier trip. La spirale s’enclenche. Speed, héroïne, benzédrine, dexedrine, herbe, elle touche à tout. Les mots candides du début se font durs, elle perd sa virginité sous acide, ne couche plus que camée, baise pour pouvoir le rester, évoque les viols avec un détachement glaçant. Ouf, elle finit par remonter la pente. Un 21 septembre, elle noircit pour la de