Tricheries, bluff, impostures et dissimulations… De Maradona à Retailleau, de Marie-Antoinette à Stanley Kubrick, tout l’été, Libé brille de mille faux. Tous les épisodes de notre série «100 % pur leurre» à retrouver ici.
Fin 1915, ou début 1916, le soldat de deuxième classe Beaulieu intègre le 42e bataillon d’infanterie. Sur la photo d’époque qui existe de lui, en uniforme, il ressemble à tous les autres. Il se tient bien droit, tenant son fusil Lebel le long du corps, portant un casque Adrian et une capote Poiret. Seul un détail attire l’attention : il n’est pas très barbu. Etrange pour un poilu.
La guerre fait rage. Dans les tranchées, les hommes meurent par centaines de milliers dans des tentatives vaines de gagner quelques dizaines de mètres. Un jour, le 42e bataillon doit prendre un poste d’écoute pour repérer et signaler les tirs ennemis, une mission au plus près du danger. Encore plus pour le soldat Beaulieu, que les Allemands aimeraient particulièrement arrêter et exécuter. Ils savent que le troufion n’est pas n’importe qui : un sportif accompli, souvent célébré pour ses exploits dans la presse mondiale, et un excellent pilote d’avion, qui a déjà bombardé deux bases ennemies.
Dernier point, qui est tout sauf un détail : le soldat Beaulieu est une femme. Elle s’appelle en réalité Marie Marvingt. Elle s’est en