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Drôle d'été pour une rencontre

Mathias Malzieu, la donneuse et sa fille, une sacrée veine

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Drôle d’été pour une rencontredossier
Une chance sur un million. En 2014, gravement malade, le chanteur de Dionysos doit sa guérison à un don de sang ombilical. Trois ans et une traversée de l’Europe plus tard, le cordon salvateur prend chair.
Mathias Malzieu à Hyères, le 4 mai. (Laurent Carré/Libération)
publié le 7 août 2024 à 16h00

Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.

Dans une chambre stérile de l’hôpital Saint-Louis, en cet automne 2014, un homme vit dans sa bulle. Ses défenses immunitaires sont à terre. A la ville, le malade Mathias Malzieu est le chanteur du groupe rock Dionysos ; ici, c’est un patient en attente d’une greffe de moelle osseuse qu’il faut protéger. Le monde extérieur est bloqué derrière une paroi vitrée. Les relations sont aseptisées, les contacts gantés, les baisers prohibés. L’hôpital couve ses patients immunodéprimés comme des oisillons blottis dans un nid. Isolée, barricadée, la bulle sera pourtant le berceau de la plus incroyable des rencontres. Celle qui sauve une vie. Le 21 octobre 2014, Mathias Malzieu a le premier contact avec ces cellules souches étrangères issues d’une inconnue. Le sang du cordon ombilical de la donneuse, alternative à la greffe de moelle osseuse, coule dans ses veines. Les fluides, les ADN et les destins se croisent. Il faudra attendre cinq ans pour que ce prélude aboutisse à une rencontre en chair et en os entre le leader de Dionysos et sa «jumelle de sang». Loin dans le temps, loin de la