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Drôle d'été pour une rencontre

Miles Davis et Juliette Gréco, l’amour dans l’âme

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Drôle d’été pour une rencontredossier
Au printemps 1949, c’est le coup de foudre entre le trompettiste noir américain et la chanteuse française blanche. Leur histoire d’amour, empêchée par le racisme outre-Atlantique, durera jusqu’à la mort du jazzman.
Miles Davis et Juliette Gréco dans les loges de l’Olympia, à Paris, après un concert du trompettiste, le 30 novembre 1957. (Jean-Pierre LELOIR/Jean-Pierre LELOIR/GAMMA-RAPHO)
publié le 24 juillet 2024 à 16h16

Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.

«Je n’avais jamais vu un homme aussi beau et je n’en ai pas vu depuis, dira-t-elle. J’étais dans les coulisses et il jouait : un profil de dieu égyptien !» «C’était de la magie, écrira-t-il, j’étais comme hypnotisé, dans une sorte de transe. La musique avait été toute ma vie jusqu’à la rencontre avec Juliette. Elle m’a appris ce que c’était d’aimer quelqu’un d’autre que la musique.» Au printemps 1949, elle a tout juste 22 ans, lui en aura bientôt 23. Il est à l’aube d’une carrière qui le hissera au sommet, elle est encore dans les coulisses de la gloire. Ils vont s’aimer une poignée de semaines. Et toute une vie par procuration.

Miles Davis et Juliette Gréco, voilà un coup de foudre qui a sacrément de la gueule. Tout commence début mai 1949, lorsque le trompettiste débarque pour la première fois en France à l’occasion du festival de jazz de Paris. Le petit prodige a intégré le groupe du pianiste Tadd Dameron en remplacement de Fats Navarro, l’étoile filante trop junkie pour assurer cette tournée. Un nouveau monde s’ouvre à lui, celui de Sartre et de Picasso,