Menu
Libération
Série d'été

Morts blanches : 5 000 ans après son assassinat, la momie Otzi livre ses secrets de bonne glace

Réservé aux abonnés

Histoires de cold cases ou de meurtres en montagne (1/6). Aujourd’hui, un cadavre congelé dans les Alpes, examiné méticuleusement, raconte la mort d’un homme et la vie d’une époque, la fin du Néolithique.

(James Albon/Liberation)
ParFrançois Carrel
correspondant à Grenoble
Publié le 25/07/2025 à 16h30

C’est le plus vieux des cold cases de l’Alpe. Par une chaude journée de septembre 1991, à 3 200 mètres d’altitude dans les Alpes de l’Otztal, situées entre l’Autriche et la région italienne et germanophone du Sud-Tyrol, un couple de randonneurs découvre un corps humain desséché, momifié. Allongé sur le ventre, il émerge partiellement de la glace dans une cuvette rocheuse aux marges du glacier du Hauslabjoch, sévèrement attaqué par la chaleur cet été-là. Situé très haut sur le versant italien de la crête frontalière, le cadavre est entouré d’objets en bois, métal, pierre, cuir, paille…

Cette trouvaille, relayée par Reinhold Messner, le grand himalayiste du Sud-Tyrol qui vit justement au pied de cette montagne et passe par là deux jours plus tard, suscite un fort intérêt : ne serait-on pas face à un précurseur de l’alpinisme, mort d’une chute ou d’une tempête il y a des centaines d’années ? Retiré de la glace, passé des mains des médecins légistes autrichiens à celles des archéologues d’Innsbruck, en Autriche, puis de Bolzano, en Italie, le cadavre parcheminé révèle bientôt une histoire bien plus folle : il nous vient directement de la préhistoire et il a été victime d’un meurtre !

Sous toutes les coutures

La datation au carbone 14 est sans appel : l’homme du Hauslabjoch est mort il y a cinq millénaires, autour de 3 200 ans a