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Morts blanches : au sommet du Cervin, à cordes et à cris

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Des histoires de cold cases ou de meurtres en montagne (6/6). Aujourd’hui, la dramatique première ascension du Cervin.
(James Albon/Liberation)
publié le 31 juillet 2025 à 20h56

C’est une histoire de corde qui devient légendaire. Une corde qui casse – ou que certains prétendent coupée volontairement – dans un cadre mythique, la montagne du Cervin. En allemand, «Matterhorn». En italien «Cervino». 4 478 mètres, le douzième sommet des Alpes : une pyramide parfaite, iconique, qui se dresse seule vers le ciel au-dessus de Zermatt. La montagne la plus connue de Suisse. Et une histoire qui n’en finit pas d’intriguer…

13 juillet 1865. les Britanniques Edward Whymper, Francis Douglas, Charles Hudson, Douglas Hadow, le Français Michel Croz ainsi que deux guides suisses, Peter Taugwalder et son fils entreprennent son ascension. Whymper, un des plus brillants alpinistes de sa génération, se trouve en vue de la face Est : «L’ensemble de cette grande pente se révélait à nous à présent, s’élevant sur 3 000 pieds comme un immense escalier naturel […]. Pas une fois nous n’avons été arrêtés par un obstacle sérieux. Sur la plus grande partie de la voie, il n’y eut en effet aucune occasion de s’encorder.»

Le 14 au matin, nos grimpeurs arrivent sur la partie supérieure du pic. Il ne leur reste que 200 pieds de neige facile. Croz et Whymper se détachent. «Nous nous sommes précipités et avons couru au coude à coude, pour terminer ex-aequo. A 13h40 le monde était à nos pieds, et le Cervin était conquis.»

Voilà pour la mise en bouche. Les vainqueurs, rejoints par leurs collègues, savourent une heure durant leur exploit et commencent la descente avec précaution. A