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Série d'été

Morts blanches : dans le Puy-de-Dôme, l’enquête s’écroule au col des Goules

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Des histoires de cold cases ou de meurtres en montagne (2/6). Aujourd’hui, un fiasco policier et des arrestations à l’aveuglette après un féminicide en Auvergne.
(James Albon/Liberation)
publié le 27 juillet 2025 à 15h50

Le col des Goules culmine à près de 1 000 mètres dans le département du Puy-de-Dôme. L’hiver, le vent mêlé de neige balaye la montagne, rendant parfois le lieu impraticable. «Goules» vient du mot «goulet». Il désigne un passage étroit, un «défilé». Mais d’autres évoquent les «goules», ces démons femelles, qui, dans les campagnes isolées, font leur délice d’imprudents promeneurs. Le col est marqué par d’étranges histoires. Avant celle que nous allons conter, remontons un peu en arrière.

Le 3 octobre 1826, un jeune berger de 15 ans mène ses moutons au pâturage. Il passe à proximité d’un gros buisson, découvre le corps d’une femme mutilée. La scène est si violente que l’on croit vite à l’acte d’un sadique. Domestique sans histoire dans une maison bourgeoise de la cité clermontoise, elle a été la cible d’un homme irascible qui voulait l’épouser. Econduit, l’homme nourrissait à son égard tellement de haine qu’il l’a massacrée.

Un inconnu aperçu dans les parages

Cent quarante-neuf ans plus tard, même lieu, autre histoire. Le 19 février 1975, alors que la nuit tombe, deux promeneurs découvrent le corps de Marie-Hélène Casenave, une femme de 53 ans, «soignée et élégante». Elle gît au sol, touchée par deux balles. Une dans le cœur, une autre dans le crâne. La dernière tirée à bout portant. Non loin de là, son fils, René, a reçu trois coups vers l’abdomen, éraflant les côtes ; la dernière a pris le chemin du maxillaire, coupant un bout de sa langue. René est le fils unique de Marie-Hélène. Il a 26 ans, étudie en s