Menu
Libération
Série d'été

Nuances de luttes : la déferlante violette, héritière des suffragettes

Article réservé aux abonnés
Toute la semaine, retour sur la palette de couleurs dont se sont imprégnés les combats politiques et sociaux (6/6). Aujourd’hui, le violet, arboré par les féministes anglaises à l’aube du XXe siècle et ravivé par le mouvement #MeToo.
A Paris, le 8 mars 2024, lors de la journée internationale des droits des femmes. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 8 août 2024 à 17h00

Il forme un trait d’union, abat les frontières, relie les époques. Particulièrement visible depuis l’émergence du mouvement #MeToo, le violet est indissociable du féminisme et ponctue le combat depuis la première vague du tournant du XXe siècle, sous l’impulsion des suffragettes anglaises de la Women’s Social and Political Union (WSPU), connues pour leurs actions radicales (grève de la faim, vandalisme et sabotages) violemment réprimées. L’une de ses figures de proue, Emmeline Pethick-Lawrence, a ainsi proposé en 1908 de faire du triptyque violet, blanc et vert les couleurs de la WSPU. «Le violet en couleur dominante symbolise le sang royal, qui coule dans les veines de chaque femme luttant pour le droit de vote, la conscience de la liberté et de la dignité. Le blanc symbolise l’honorabilité dans la sphère privée et politique ; enfin, le vert, l’espoir d’un nouveau commencement», justifie-t-elle.

Une stratégie de visibilisation enclenchée avant le Women’s Sunday du 21 juin 1908, première manifestation massive de la WSPU ayant attiré une foule de 300 000 personnes à Londres. «Si chaque femme membre de l’union prenait sa part dans cet effort, les couleurs d