Difficile de savoir ce qui rend un enfant le plus impatient, l’arrivée de ses parents dans la maison de vacances ou le fait que, pour l’occasion, grand-père prépare son fameux poulet à l’estragon. Chacun s’affaire, oubliant la présence du vieux chien au fond de son panier. Soudain, il se lève, aboie, apparemment sans raison. Qu’est-ce qu’il a, ce quadrupède ? Le facteur ne passe que dans une heure… Quelques minutes plus tard, la voiture des parents franchit le porche… Embrassant sa fille et son gendre, papy lâche : «On savait que vous seriez en avance, cette brave bête nous a prévenus !»
Ces récits d’animaux qui, de longues minutes avant l’arrivée de leur maître ou de leur maîtresse, se campent devant la porte d’entrée ou collent leur truffe à la fenêtre, foisonnent. N’avons-nous pas là, à portée de main – et même à bout de laisse – une flagrante démonstration des potentialités merveilleuses de l’esprit (prémonition, transmission de pensée) ? En réalité, le phénomène est bien révélateur d’un pouvoir surprenant de l’esprit, à l’origine de bien des témoignages «paranormaux»… mais pas celui auquel semble conclure notre grand-père.
Une poignée d’explications prosaïques
Dans le courant des années 90, un parapsychologue britannique du nom de Rupert Sheldrake identifia un canidé extralucide aux performances hors norme : un croisé terrier répondant au nom de Jaytee qui, à en croire les témoignages, quittait chaque jour son panier pour rejoindre le seuil de la maison familiale quelques minutes avant le retour