Les longues soirées d’été sont propices à l’observation du ciel étoilé. Le citadin chanceux qui peut prendre des vacances loin de la pollution lumineuse des grandes villes goûte alors le vertige d’une poésie silencieuse et intersidérale. Et… eh mais… Tu as vu ce truc ? Cette lumière intense dans le ciel ? Qu’est-ce que ça peut bien être ?
Ainsi commencent la plupart des observations rapportées, depuis des décennies, en gendarmerie ou directement au Centre national d’études spatiales (Cnes), avec à ce jour plus de 3 100 cas dans les archives nationales. Dans l’imaginaire collectif, le terme «ovni» renvoie presque toujours à l’image de la «soucoupe volante». L’acronyme se veut pourtant bien moins catégorique : on parle d’un objet, volant, non identifié par l’observateur… mais pas forcément «non identifiable».
Vénus, star des méprises
L’épopée moderne des observations célestes mystérieuses commence une poignée de semaines après le coup d’envoi de la guerre froide. Avec la naissance du concept de «soucoupes volantes» à la faveur… d’un malentendu. Le 24 juin 1947, au cours d’un vol, le pilote Kenneth Arnold observe «des aéronefs» dont il décrira la forme (à mi-chemin entre le croissant de lune et la chauve-souris), et le mouvement : des accélérations par à-coups, un peu comme c