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Libération
Rock'n'lose (3/5)

Paul Di’Anno, tu t’es vu quand t’abuses?

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Récits édifiants d’ascensions contrariées ou de départs à la veille du succès, dont l’histoire de la musique ne retint pas grand-chose. Ou si peu. Aujourd’hui, le premier chanteur d’Iron Maiden, viré de nombreux groupes à cause de ses problèmes d’alcool.
Paul Di’Anno, en tournée avec les Killers. (Ebet Roberts/Redferns. getty Images)
publié le 16 août 2022 à 17h48

Sauf à avoir des acouphènes, ou à n’entendre par musique que les Nocturnes de Chopin ou la pièce 4′33 de John Cage, il semble difficilement concevable de ne pas reconnaître le rôle prééminent tenu par Iron Maiden au sein de la scène metal, ces trente ou quarante dernières années. Ce que tout le monde ne sait pas, en revanche, ou a peut-être juste oublié depuis belle lurette, c’est qu’avant l’inamovible Bruce Dickinson, le groupe londonien possédait un autre chanteur, lui-même un peu possédé, d’ailleurs. Jusqu’en 1981, précisément, c’est le dénommé Paul Di’Anno qui s’agrippe au micro, en studio (deux albums), comme sur scène, avant que ses comparses, pourtant pas exactement réputés pour écumer les bars à eau, ne l’invitent à aller voir ailleurs tant sa dépendance à l’alcool est devenue problématique. Ce que le bougre fera, sans barguigner.

Invoquant de son côté une évolution musicale «plus technique et moins agressive» qui ne lui convenait pas, il multipliera par la suite les aventures, souvent sans lendemain et circonscrites aux intégristes (Lonewolf, Gogmagog, Battlezone…). Di’Anno vivotera ainsi, jusqu’à un dernier soubresaut identifié, avec une bande d’Allemands, unifiés sous le doux nom de Architects of Chaoz, qui se résoudront à leur tour à lâcher l’épave en plein cœur de l’été 2016 : «Aussi douloureuse pour nous que soit la décision, nous devons nous séparer de Paul, c’est ce qu’il y a de mieux à faire, pour sa propre santé et dignité […] Beaucou