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Libération
100% pur leurre

Pour la marathonienne Rosie Ruiz, rien ne sert de courir, il faut mentir à point

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Précisément 2 heures 31 minutes et 56 secondes : la performance de la Cubaine étonne tout le monde au marathon de Boston en avril 1980, car personne ne l’avait vue pendant les 40 premiers kilomètres. La coureuse n’avouera jamais.
Rosie Ruiz à l’arrivée du marathon de Boston, le 21 avril 1980. (Heinz Kluetmeier/Sports Illustrated/Getty Images)
publié le 20 août 2025 à 7h00

Tricheries, bluff, impostures et dissimulations… De Maradona à Retailleau, de Marie-Antoinette à Stanley Kubrick, tout l’été, Libé brille de mille faux. Tous les épisodes de notre série «100 % pur leurre» à retrouver ici.

Quoi de plus fou que l’épopée du dernier kilomètre d’un marathon ? Celui de la souffrance et de la délivrance. Celui du bout de l’effort. Celui des larmes et des sanglots. Rosie Ruiz l’a vécu comme peu d’autres. En tête de course. Au milieu des hommes et des supporteurs qui sont toujours plus nombreux et plus bruyants à l’arrivée. La foulée lourde, et la nuque relevée comme pour défier le poids du chemin parcouru. Portée par les hurlements de ceux qui encouragent alors la gagnante de l’édition 1980 du marathon de Boston, le plus célèbre, le plus ancien de tous, avant de passer la ligne d’arrivée avec un incroyable chrono de 2 heures 31 minutes et 56 secondes. Signant ainsi la troisième plus grande performance féminine de tous les temps.

Elle porte un tee-shirt jaune Adidas et un petit short blanc, tous deux avec des liserés bleus. Une fois passée la ligne, elle s’effondre sur les épaules de deux policiers en uniforme qui la portent avec un sourire d’admiration. Son expression tirée traduit la fatigue. Mais son visage étonnamment lisse semble