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Libération
Polar

«Rosine, une criminelle ordinaire» de Sandrine Cohen

Aujourd’hui, une captivante histoire d’infanticide.
publié le 27 juillet 2021 à 14h35

C’est un des textes noirs les plus forts de l’année écoulée. Une histoire d’infanticide comme vous en avez rarement lu. Un style clair, sans fioritures, lumineux. Une héroïne déjantée, brillante, humaine, prête à tout pour rendre la justice. Sauver ce qui n’est pas sauvable. «Le six juin deux mille dix-huit, dans un appartement ordinaire, à Aubervilliers, le jingle du journal télévisé résonne, comme tous les soirs. Et, comme tous les soirs, avec le son de la télévision en fond, Rosine donne le bain à ses deux filles, Manon et Chloé, six et quatre ans. Sauf que ce soir n’est pas comme tous les soirs. Ce soir est un soir d’ombre, un soir où tout bascule, un soir où le monde bascule, en tout cas celui de Rosine.»

C’est ainsi que démarre ce roman noir. On sent ce qui va se passer, on le redoute, on cherche déjà mentalement ce qu’on pourrait lire d’autre, mais impossible de refermer le livre, on est fait comme un rat, embarqué dans un récit qui, on le pressent, dépasse l’infanticide. Car Clélia va entrer en scène. Elle est jeune, sanguine, n’a peur de rien ni personne. Enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux, elle comprend très vite que ce n’est pas la Rosine que tout le monde connaît qui a tué ses filles, c’est une autre Rosine, tapie dans l’inconscient de la première, qui a poussé l’autre à appuyer de sa main sur la tête de ses filles pour les noyer. Elle va mener l’enquête, malgré l’hostilité de la police, et découvrir que, si Rosine est coupable, elle n’est peut-être pas la vraie responsable.

Rosine, une criminelle ordinaire de Sandrine Cohen, Editions du Caïman, 244 pp., 13 euros.