C’est qu’il a la gueule de l’emploi. Un visage flippant, crâne anguleux sous la peau blanche, un nez de Sphinx, comme si une lame l’avait biffé. Même impression pour la carcasse, branlante depuis que le 19 juin 1999, en fin d’après-midi, un Dodge Caravan l’a renversé lors d’une promenade le long d’une route dans son Maine natal. Stephen King, 52 ans au moment de l’accident, a failli laisser son scalp sur l’asphalte. Pendant les mois qui suivent, incapable de tenir la même position plusieurs heures d’affilée soudé à sa chaise roulante, il écrit à la main, shooté à l’Oxycontin. Un revenant tout ce qu’il y a de plus réel.

Le survivant revendique – en plus de sa monstrueuse carrière d’écrivain (65 romans, à la louche) – une bonne vingtaine d’apparitions au cinéma et à la télévision. Georges A. Romero, le réalisateur de la Nuit des morts-vivants – «Peut-être le film d’horreur le plus important des cinquante dernières années», jugeait King en 2007 –, lui offre son premier caméo dans Knightriders, en 1981. Un an plus tard, Romero le rappelle pour incarner, dans sa série Creepshow, un fermier possédé par une plante extraterrestre. En salopette, les yeux exorbités, le clown Ki