Tous les épisodes de notre série de l’été 2022, «Une histoire peut en cacher une autre», à retrouver ici.
«Toutes les choses fonctionnent par cercles. Comme quand, parfois, vous faites quelque chose, et un an plus tard, vous vous rendez compte que vous êtes revenu au même point. Vous comprenez ça ? Donc, le premier cercle, c’est ce que vous faites maintenant. Et un jour, vous ferez probablement un second cercle.» L’existence comme un éternel point de départ. Et un signe de ralliement d’une simplicité et d’une force sans pareilles, fût-ce dans le chaudron bouillonnant de la contre-culture américaine : une brûlure de cigarette sur le dos de la main, le fameux cercle. Pour Jan Paul Beahm, alias Bobby Pyn, alias Darby Crash, chanteur et tête de gondole du groupe punk californien The Germs, actif entre 1977 et la mort du même en décembre 1980, son cercle à lui se déroulait sur cinq ans.
Soit la chanson de David Bowie, Five Years, comprise au pied de la lettre : «We had five years left to cry in», «Il nous restait cinq ans pour pleurer», la durée de vie que lui avait prophétisé son père défunt apparu en rêve durant l’année 1971, et qui ancra une peur tenace de l’avion dans l’esprit de Jan Paul Beahm une fois passée l’année 1976. Et comme Crash ne se voyait pas revenir au point de départ passé ce cycle de cinq ans, il programma plus ou moins – il semble qu’il s’était laissé une marge de quelques mois, guettant une impulsion plus forte que l