Les hits de passage
Le tube de l’été, figure de style chez les surfeurs, c’est un classique qui peut souvent durer plus d’une saison. On connaît la rengaine, refrain et couplet au complet. Cela deviendra même une formule du genre mirifique, lorsque l’industrie du disque choisit de s’associer aux écrans publicitaires. Essa Moça Tá Diferente, bossa bien balancée de Chico Buarque, va ainsi affoler les compteurs quand Schweppes s’en saisit pour réaliser un clip à la gloire de la petite bouteille bien galbée. Noir et blanc lascif, déhanchés suggestifs, plage baignée de soleil et jeunesse dorée, tous les ingrédients furent réunis en 1988 pour que ce titre daté de 1970 mette un sérieux coup de chaud à la France qui se prélasse.
Pour le coût, l’année suivante, la Lambada de Kaoma va suivre les mêmes principes cathodiques – zoom sur une jupe qui se soulève, pas de deux collés-serrés… – juste en accélérant la cadence et en couleurs s’il vous plaît. Cette fois, labellisé TF1, ce refrain de trois fois rien «emprunté» à un groupe bolivien non crédité va devenir un hymne planétaire. L’année suivante, la Saga Africa de Yannick Noah appuie toujours plus dans la tendance : clip aux couleurs irradiées, rythmiques au pas de charge, casting en mode Benetton, et tout ce joli monde de se trémousser sur la plage… Sans oublier, bien entendu, le gros plan sur le fessier et le petit soupçon de plagiat cette fois envers Snap ! un combo de house allemande, autrement plus tendance.
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