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Le portrait

Un an après les Jeux : Olga Kharlan, vague à lame

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Médaille d’or par équipe, bronze en individuel, la sabreuse ukrainienne a vécu les JO de Paris comme une éclipse dans la guerre et une mission pour les siens.
Olga Kharlan à Kyiv, le 4 juillet 2025. (Rafael Yaghobzadeh/Libération)
par Stéphane Siohan, correspondant à Kyiv et photo Rafael Yaghobzadeh
publié le 4 août 2025 à 15h32

Médaillés, artistes ou organisateurs, ils ont marqué la salve olympique parisienne. Quel a été l’impact sur leurs vies et leurs carrières ? Des figures marquantes des Jeux ont accepté de raviver la flamme pour Libé.

Elle a les yeux – bleus – un peu tirés, le trait des Kyiviens lorsqu’un calme fragile succède aux nuits ferrailleuses. Mais un sourire sans feinte, au café, dans le matin azur d’une ruelle pavée du centre de Kyiv. Plus tôt, durant sept heures, l’armée de l’air russe a largué 550 drones et missiles sur la cité brûlante, faisant deux morts et 26 blessés. «Je ne me suis pas endormie avant 4 heures», avoue Olga Kharlan, qui a passé l’aube à scruter le tournoiement des projectiles sur les chaînes Telegram.

Sur la rive gauche du Dniepr, où l’escrimeuse a acheté il y a quelques années un appartement, c’est un duel sans fin qui se prolonge depuis trois ans. «Mais après une nuit comme celle-ci, je vois les gens vivre leur vie, dire merci pour un nouveau jour, remercier nos forces aériennes, tranche la jeune femme. Il faut vivre, parce que la Russie peut nous prendre nos vies, à tout moment. Nous n’allons pas dormir, mais nous battre, sourire, pleurer parfois aussi.»

Ainsi va la vie d’