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Libération
Recueil

Un jour, un livre : «Nouvelles de Martinique» des éditions Magellan & Cie

Aujourd’hui, direction la Martinique à la rencontre des femmes de l’île.
publié le 27 juillet 2021 à 4h29

Les femmes sont à l’honneur dans ce recueil de nouvelles. Les autrices comme les héroïnes. Et, à travers ­elles, la Martinique que chacune (et chacun) célèbre à sa façon. Dans Zwèl, Viktor Lazlo croque le portrait d’Etiennise, fort caractère. «Peu ­farouche, Etiennise ne craignait ni Dieu ni le diable. Petite, les histoires de chouwal twapat et de fromajé la faisaient se plier de rire. Elle se disait que les rendez-vous amoureux qu’elle donnait à son amant sous le regard du seigneur depuis plus de deux ans suffiraient à sa damnation éternelle et que rien de pire ne pourrait l’attendre, qu’elle ouvrît ou non sa porte à l’inconnu.» Mais Etiennise est faible quand Eugène pose son regard sur elle. De cet homme vont lui naître deux fils en l’espace de trois ans : Frantz l’adoré et Germain l’ignoré. La vie, et surtout la mort, vont se charger de rapprocher Etiennise de Germain.

Avec la Belle et le Pitt, Marijosé Alie-Monthieux nous raconte le destin de Julius et Emilia, un ­couple qui s’aime mais que les combats de coqs vont séparer. Ces combats sont la passion de Julius, il y consacre tout son temps et délaisse Emilia. Pourtant il vit dans la hantise de leur séparation. «Elle va me quitter, elle va me quitter», ressasse-t-il. Gaël Octavia, elle, nous ­livre un texte tout en poésie sur Le dernier piqué de la tourterelle à queue carrée. «Elle se souvient du parfum ­typique de la mangrove, de la mélodie du vent dans les palétuviers, du clapotis de la mer toute proche.» Suzanne Dracius nous fait rire avec le ­Marathon du macho, le martyrologue du major et le calvaire du coqueur.

Nouvelles de Martinique, Magellan & Cie, 154 pp., 12 €