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Drôle d'été pour une rencontre

Val Plumwood, la philosophe et le crocodile : je sais que je ne saurien

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La biodiversitédossier
En 1985, l’Australienne Val Plumwood réchappe miraculeusement aux mâchoires d’un crocodile. Un événement qui va marquer et enrichir la pensée de cette figure de l’écoféminisme.
La philosophe et figure de l'écoféminisme Val Plumwood dans la forêt de Braidwood, dans le sud-est de l'Australie, le 14 février 1986. (Fairfax Media Archives/Getty Images)
publié le 28 juillet 2024 à 17h55

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Ce jour-là, Val Plumwood est «indéniablement allée trop loin». Quand elle monte dans son canoë, au cœur du parc national de Kakadu, dans le nord de l’Australie, en février 1985, le paysage lui évoque «un territoire de pierres aux formes colossales et fantastiques, sculptées par le ciel, le vent et l’eau». L’endroit va bientôt devenir célèbre pour être le décor du film Crocodile Dundee qui sortira un an plus tard. A l’époque, la philosophe a 45 ans. Récemment divorcée, elle a changé de nom et choisi celui d’un arbre. «Plumwood», pour bois de prunier. Il s’agit aussi du nom de la montagne où elle et son ex-mari ont construit une cabane.

Val Plumwood aime se promener seule dans la nature, comme elle le faisait enfant quand elle partait jouer dans le bush australien autour de chez elle. Ce jour-là, comme elle le décrit dans son livre Dans l’œil du crocodile (Wildproject, 2021), elle est donc seule dans son canoë rouge «à l’endroit où la rivière East Alligator jaillit du pays des pierres qui s’étend sur