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Budget

«40 à 50 milliards» d’économies à trouver pour 2026 : nouvelle cure de rigueur en préparation pour le gouvernement

Le ministre de l’Economie et des Finances et la porte-parole du gouvernement ont chiffré ce dimanche 13 avril les «efforts» à faire pour boucler le budget 2026. A deux jours d’une réunion à Matignon pour «exposer aux Français», selon François Bayrou, les «pathologies» du pays en matière budgétaire, ils envoient le signal de coupes à venir.
Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, à l'Assemblée nationale, le 8 avril 2025. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 avril 2025 à 15h12

Ils se sont manifestement passé le mot pour faire «claquer» le chiffre ce dimanche 13 avril. Le gouvernement va devoir faire, selon le ministre de l’Economie et des Finances, Eric Lombard, sur BFM TV «un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros» s’il compte tenir budget pour l’année 2026 dans les clous de ce qu’il a promis à la Commission européenne, soit un déficit public ramené à 4,6 % du PIB (contre 5,4 % promis pour cette année 2025 après 5,8 % en 2024). Au même moment, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, faisait même monter les enchères sur le plateau du Grand Jury de RTL : entre «40 à 50 milliards» d’euros d’économies seraient, selon elle, «à trouver» pour la prochaine loi de finances qui sera débattue cet automne mais qui est déjà le sujet d’une première réunion organisée par François Bayrou, mardi 15 avril.

A huis clos avec ses ministres de Bercy, des parlementaires, des organismes de sécurité sociale ou encore des collectivités locales, puis lors d’une conférence de presse, le Premier ministre souhaite alerter, une fois de plus, sur les «pathologies» budgétaires de la France, «ou en tout cas [ses] déséquilibres», comme il a qualifié les déficits structurels du pays lors d’un déplacement vendredi. S’il est encore trop tôt, en cette période, pour que le chef du gouvernement dévoile les politiques publiques qui pourraient voir leur crédit baisser dans le prochain budget, il souhaite «exposer aux Français» et «partager avec eux […] tous les risques» inhérents à sa confection. «La vérité est décisive pour qu’on puisse prendre les décisions qui s’imposent», avait-il insisté.

Une cure d’austérité en prévision ? Puisque toute augmentation d’impôts reste «exclue» par ce gouvernement et que le contexte international ne plaide pas pour une embellie sur le front de la croissance, «ça va être essentiellement des économies» a convenu Eric Lombard sur BFMTV dimanche. Mais «avec 57 % de PIB de dépenses publiques, on peut tout à fait à la fois réduire les dépenses et maintenir la qualité des services», a estimé le patron de Bercy, refusant de taxer cette politique «d’austérité» mais précisant également que pour tenir le déficit budgétaire de 5,4 % du PIB en 2025, il est «possible» que les efforts soient supérieurs à cinq milliards d’euros. Le ministre de l’Economie et des Finances a également rappelé son souhait de voir se «pérenniser» la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus et renvoyé les détails des futures coupes budgétaires aux «discussions» avec, notamment, le Parlement.