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Libération
Commémoration

40e anniversaire de l’abolition : pour Robert Badinter, «la peine de mort est une honte pour l’humanité»

Lors de la commémoration au Panthéon de la suppression de la peine de mort en France, qui fête ce samedi ses 40 ans, Emmanuel Macron a affirmé qu’il allait «relancer le combat pour l’abolition universelle».
Emmanuel Macron et Robert Badinter, ce samedi au Panthéon. (Ian Langsdon/AFP)
publié le 9 octobre 2021 à 14h14

Dans un discours prononcé au Panthéon pour marquer le jour du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France, Emmanuel Macron a annoncé ce samedi que la France allait «relancer le combat pour l’abolition universelle» de la peine de mort en organisant une «rencontre au plus haut niveau» pour «convaincre» les dirigeants des pays l’appliquant encore de «l’urgence de l’abolir».

Il a indiqué que dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, au premier semestre 2022, la France allait organiser «à Paris, avec l’ONG Ensemble contre la peine de mort, une rencontre au plus haut niveau rassemblant les sociétés civiles des Etats appliquant encore la peine de mort ou un moratoire afin de convaincre leurs dirigeants de l’importance et de l’urgence de l’abolir».

Avant lui, Robert Badinter, l’ancien garde des Sceaux qui avait fait voter l’abolition en 1981, avait affirmé sa «conviction absolue : la peine de mort est vouée à disparaître dans le monde car elle est une honte pour l’humanité». «Elle ne défend pas la société, elle la déshonore», a-t-il ajouté d’une voix ferme sous la coupole du Panthéon. «Vive l’abolition universelle !» a-t-il conclu.

«483 meurtres d’Etat» dans le monde en 2020

Emmanuel Macron a rappelé que, en 1981, la France avait été «le 35e Etat à abolir la peine de mort». «106 Etats ont à ce jour emprunté cette voie quand 50 autres respectent un moratoire de droit ou de fait sur les exécutions», a-t-il précisé.

Mais il a déploré que «483 – un nombre certainement sous-évalué – exécutions» aient été perpétrées dans le monde en 2020. «483 meurtres d’Etat administrés par 33 régimes politiques qui ont pour la plupart en commun un goût partagé pour le despotisme, le rejet de l’universalité des droits de l’homme», a-t-il tancé, alors que la peine de mort est en vigueur en Chine, aux Etats-Unis ou en Inde.

A l’issue du discours, le président Macron et Robert Badinter ont visité l’exposition «Un combat capital», qui retrace l’histoire du combat politique pour l’abolition de la peine de mort en France, du XVIIIe siècle à nos jours.

Le projet de loi sur l’abolition de la peine de mort a été adopté par l’Assemblée nationale le 18 septembre 1981, quatre mois après l’élection de François Mitterrand à l’Elysée, puis le 30 septembre par les sénateurs. La mise au rebut de la guillotine était promulguée le 9 octobre 1981.