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Colère

7 Octobre : le nom d’Emmanuel Macron hué lors de la soirée hommage organisée par le Crif

Attaques terroristes du 7 octobredossier
Lors du discours lundi de Michel Barnier en hommage aux victimes de l’attaque du Hamas du 7 Octobre, les sifflets ont accompagné l’évocation du chef de l’Etat et de la France insoumise.
Le collectif «Nous vivrons», le 7 octobre à Paris. (Dimitar Dilkoff/AFP)
publié le 8 octobre 2024 à 12h59

Des sifflets au milieu des hommages aux victimes de l’attaque du Hamas. Alors qu’il assurait aux 4 000 personnes réunies lundi 7 octobre au Dôme (XVe arrondissement de Paris) de l’engagement d’Emmanuel Macron à «combattre l’antisémitisme par tous les moyens», Michel Barnier n’a pu empêcher les huées à l’évocation du nom du chef de l’Etat. Si le Premier ministre a reçu une standing ovation à la fin de son discours, au cour duquel il a estimé qu’Israël était «en état de légitime défense», l’allocution est restée agitée. «Des armes, des armes», ont clamé quelques rangs, allusion directe aux propos d’Emmanuel Macron en faveur de l’arrêt de la livraison d’armes dont Israël se sert pour frapper Gaza. Un commentaire vivement critiqué par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

Appeler à la fin des livraisons d’armes, «une honte»

La France insoumise ne fut pas davantage épargnée, le président du Crif Yonathan Arfi renvoyant le mouvement de Jean-Luc Mélenchon au «camp du déshonneur» sous les huées copieuses de la salle. «LFI choisit d’hystériser notre débat public, en cultivant le clientélisme et les assignations identitaires. Alors je le dis ce soir, avec gravité, que LFI trouve encore des alliés au sein de la gauche républicaine est un outrage, une trahison», a-t-il lancé, la voix couverte par les lazzis. Remercié par le dirigeant du Conseil pour sa présence, l’ancien président François Hollande, aujourd’hui député du Nouveau Front populaire, a ainsi essuyé quelques sifflets.

Dans le public, les propos du chef de l’Etat en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël étaient largement déplorés, comme la veille lors du rassemblement organisé par le Fonds national juif (KKL) en soutien à Israël et aux victimes du 7-Octobre.

«C’est aberrant, une honte», a affirmé à l’AFP Edmond Sinelnikoff, 75 ans, dans la file d’attente du Dôme où il est arrivé très en avance. Quant à l’engagement – répété –du président français à tout mettre en œuvre pour la libération des otages, «il a fallu un an !», s’exclame près de lui Benjamin Amar-Rozowykwiat, 25 ans, un ruban jaune au poignet en solidarité avec les otages. Ces otages, «on a l’impression qu’ils ont été oubliés», affirme-t-il, en assurant qu’après le 7 octobre «n’importe quel juif s’est senti profondément attaqué, et ça a rappelé des souvenirs enfouis». Avec 887 actes recensés au premier trimestre 2024 en France, les agressions antisémites ont quasiment triplé en un an.