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Conflit

A Angers, les antifas reprennent la main sur l’extrême droite

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Bousculés dans les années 2010 par l’émergence de nouvelles radicalités de droite, les antifascistes angevins ont retrouvé une certaine vitalité ces derniers mois. Profitant aussi de la dissolution du principal mouvement raciste l’Alvarium par les autorités en 2021.
Un sticker du Réseau angevin antifasciste dans les rues d'Angers en avril 2023. (Frederic Petry/Hans Lucas)
par Maxime Pionneau, Correspondant à Angers
publié le 18 avril 2024 à 9h41

Autrefois à Angers, «les fachos, on ne les voyait jamais, on faisait des concerts, on était tranquilles», se remémore Thomas (1), 45 ans, membre du Réseau angevin antifasciste (Raaf), dont la vingtaine de membres s’est donné pour mission d’informer sur les agissements de l’extrême droite locale. Puis, entre le milieu des années 2010 et 2023, la préfecture du Maine-et-Loire fut une place forte de l’extrême droite de rue, ce qui fit dire aux reporters en escale que la ville était en passe de devenir quelque chose comme «un nouveau Lyon». Aujourd’hui, la situation semble s’inverser.

Dans les années 90, le syndicat Renouveau Etudiant tenta bien de troubler la douceur angevine, se rappelle Charles (1), autre militant antifa. «Ils ont disparu au tournant des années 2000.» Ici comme ailleurs, la bascule fut la Manif pour tous. «Ça a aggloméré des militants très jeunes qui seront les fondateurs de l’Alvarium», un mouvement violent local, situe Thomas. A Paris, Clément Méric vient de mourir. A Angers, les Veilleurs se réunissent autour de bougies pour entretenir la flamme de la résistance à la loi Taubira. «On s’est fait cha