La glace du café gourmand fond doucement au soleil de Boulogne-sur-Mer : Gabriel Attal passe d’une interpellation à une autre, serre les mains, écoute, bras de chemise relevés, attentif. Accessible. Pas fier, comme on dirait ici. Pour son premier déplacement de campagne, le Premier ministre a une nouvelle fois choisi le Pas-de-Calais. Il ne se prive pas de rappeler à des sinistrés des inondations qu’il était venu les voir dans la foulée de sa nomination à Matignon. Ceux-ci s’inquiètent de l’avancée des curages des cours d’eau, il les rassure. Les travaux ont commencé. «On se pose des questions parce qu’on n’est pas dans votre monde», dit l’un d’eux.
«Il y a un antimacronisme terrible»
Attal en est à la cinquième visite dans ce département acquis au Rassemblement national (RN), avec six députés sur douze. Toujours la même recette, à portée de baffes. «C’est le sens d’une campagne, d’aller sur le terrain», insiste-t-il, pour mieux faire la différence avec les autres, ces «partis d’opposition qui se parlent à eux-mêmes. Mais qui parle aux Français dans ces salles d’états-majors où se négocient des accords de boutique ?» Ce qui ne l’empêchera pas d’accepter un débat télévisé avec les premiers ministrables potentiels, Bardella et Mélenchon, imagine-t-il.