Le rétropédalage aura été rapide. En l’espace de deux jours, la ville d’Ermont (Val-d’Oise) s’est retrouvée au centre d’une polémique qu’elle n’avait pas anticipé et a décidé d’agir au plus vite. Le 10 septembre, la municipalité de cette commune d’un peu moins de 30 000 âmes avait inauguré officiellement le parc Simone-Veil, qui était déjà ouvert depuis de l’été. La mairie était fière de rendre hommage à une «survivante de la Déportation, Haut fonctionnaire dans la magistrature, première femme nommée Ministre et élue Présidente du Parlement européen, qui a marqué de son empreinte notre vie politique française».
Mais en début de semaine, un mois après l’inauguration, plusieurs internautes se sont interrogés sur le design du panneau installé au-dessus de l’entrée du parc, sur lequel le nom de l’ancienne ministre est inscrit. L’affichage ressemble en effet étonnement au panneau qui faisait l’entrée du camp d’extermination nazi d’Auschwitz, où il était écrit : «Le travail rend libre.» La comparaison est d’autant plus perturbante que Simone Veil a été déportée lors de la Seconde Guerre mondiale, précisément à Auschwitz, et que son frère et ses parents ont péri dans les camps.
🤦🏻♂️HALLUCINANT !
— E. David Benaym (@benaym) October 10, 2022
Pendant ce temps-là à #Ermont, l'indécence au delà du l'entendement: inauguration du Parc Simone Veil avec un grille qui fait un écho honteux à l'entrée du Camp d'Auschwitz. Ça va être encore la fête du stagiaire mais là ça devient quand même très grave ! pic.twitter.com/ZrQme86Ti8
«Qui a eu la bonne idée à Ermont de faire cette entrée pour le parc Simone-Veil ? Au-delà du mauvais goût, c’est absolument honteux comme symbole», dénonçait un internaute lundi sur Twitter. Le journaliste David Benaym s’indignait à son tour mardi dans un tweet partagé plus de 1 300 fois de ce panneau qui «fait un écho honteux à l’entrée du Camp d’Auschwitz», un design «indécent (t)» qui va «au-delà de l’entendement».
Un panneau retiré mardi
Sommée de réagir, la mairie d’Ermont s’est exprimée mardi dans un communiqué. Elle dément toute «analogie ni coïncidence malheureuse» concernant le panneau faisant l’entrée du parc, assurant par ailleurs avoir consulté «la communauté juive locale» qui «s’étonne de cette polémique ne voyant elle-même aucune malice dans ce choix architectural».
Cependant, face au tollé, la municipalité s’est résolue à retirer le panneau : «Au regard des nombreux tweets et commentaires infondés, et au vu de l’ampleur de la polémique née sur les réseaux sociaux autour de ce parc, la municipalité a pris la décision de procéder ce jour au retrait de l’enseigne. Elle sera remplacée très prochainement par une nouvelle structure longiligne, de type bois.» D’après Noémie Halioua, journaliste pour la chaîne israélienne i24News, qui s’est rendue sur place, le panneau honni n’était déjà plus là mardi en début d’après-midi.