Un vendredi à Fréjus (Var), quartier de la Gabelle. L’entrée de la zone est triste à pleurer. Derrière les palmiers, il y a ce gros bâtiment barricadé : blocs de béton à n’en plus finir, palissades… Au rez-de-chaussée, les murs enduits de suie noirâtre, un frigo, des boîtes aux lettres éventrées. Quelques pancartes accrochées aux portes rappellent que le lieu fut un jour une maison de quartier.
Là, avant, il y avait une poste, un projet de crèche, un espace «famille», de l’aide au français, des livres et jeux pour les gosses, un projecteur pour diffuser des films. Puis il y a eu l’agression d’un animateur en 2018. Tout a pris feu en 2019, puis à nouveau plus tard. L’endroit est fermé depuis. Les habitants racontent que les dealers avaient gangrené le centre social, ils surveillaient les mamans et leurs filles. On ne sait pas qui a allumé l’incendie. Au premier étage, il reste ce graffiti : «Trahi par l’omerta.»
Une décision prise après un match de Coupe du monde
Aux alentours, pas mieux. Des caméras montées sur pylônes surveillent les allées et venues comme dans une taule sans clôture. Aux abords d’un parking, on trouve les «favelas», un tas de déchets. Le terrain de foot est jonché de débris, les enfants jouent quand même. «Le maire ne nous aide pas. Parce qu’il est raciste», dit un jeune.
En décembre, quelques mois plus tôt, le président LR de la communauté de communes, Frédéric Masquelier, édile de la ville voisine de Saint-Raphaël, a viré l’Algeco et gelé toutes les subventions qui restaient à la Gabelle