Alors que les insoumis se sont bruyamment affichés ces derniers jours aux côtés des étudiants mobilisés pour Gaza à Sciences-Po Paris, les trois autres candidats de gauche sont restés à distance, et plutôt silencieux. «La France insoumise fait une campagne très parisienne, finalement déconnectée du terrain, car ils focalisent l’attention sur eux au lieu de parler de la vie des gens», juge l’entourage de la tête de liste socialiste Raphaël Glucksmann. Lequel entame une séquence sociale qui devrait durer quinze jours. Casque de chantier vissé sur le crâne, en visite dans une fonderie grenobloise qui fabrique des panneaux solaires photovoltaïques, l’eurodéputé doit enchaîner avec un discours sur le travail ce 1er mai à Villeurbanne.

Ses équipes soulignent que le pouvoir d’achat fait partie des premières préoccupations des Français, là où le conflit israélo-palestinien est une motivation de vote pour seulement 7% des électeurs, et 10% des moins de 24 ans, selon un sondage Harris Interactive du 26 avril. «Les insoumis ont complètement déserté la question sociale, et soufflent sur les braises d’un phénomène très marginal qui se concentre dans les facs parisiennes», insiste encore la team Glucksmann. Non sans ironie. Car il y a encore quelques mois, le candidat des roses concentrait les critiques, notamment de LFI, pour incarner une figure de tribun cosmopolite plus célèbre pour ses envolées géopolitiques sur les droits humains que pour sa défense des travailleurs français. Entre lui et Jean-Luc Mélenchon, les rôles se sont désormais comme étrangement inversés.