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L’histoire des épisodes de la gauche au pouvoir autant que les lois de la mécanique de la tectonique des plaques politiques nous enseignent qu’il faut inverser l’adage populaire : l’union ne fait pas la force. Ou plutôt, la force produit souvent une désunion qui n’empêche pas, selon une règle contre-intuitive, l’accession au pouvoir. En 1936, 1981, 1997 et 2012, c’est-à-dire lors des victoires électorales de la gauche les plus marquantes et les plus nettes, le camp du progrès l’a emporté dans le désordre et parfois même dans la discorde. N’allons pas jusqu’à dire que la désunion est une condition de la victoire, l’expérience «façon puzzle» de 2002, pour le plus grand malheur de Lionel Jospin, est là pour nous le rappeler. Et l’union, bien que perdante en 1965 et 1974, ne produisit pas des défaites déshonorantes : mise en ballottage surprise de De Gaulle par un François Mitterrand représentant toute la gauche pour la première, ratage de très peu (la gauche était majoritaire en métropole) du même Mitterrand candidat du PS, des communistes et des Radicaux de gauche, pour la seconde. Mais ratage quand même.
L’union ou la désunion n’est donc pas le sujet principal : en 2017 et 2022, la désunion dans la faiblesse a ruiné les chances, non pas de gagner l’élection mais simplement