Pas de porte qui claque, ni d’éclat de voix. Plutôt «un éloignement progressif» et le sentiment d’aller «à l’encontre de [ses] convictions». Martin (1) l’assure, il n’est pas devenu pour autant «anti-Macron», mais la séquence politique autour de la loi immigration, le récent coup de vis sur l’assurance chômage, le casting gouvernemental marqué à droite et la réforme des retraites ont mis sa fidélité envers le parti présidentiel à rude épreuve, ces derniers mois. Désenchanté, l’enseignant girondin, la cinquantaine, a même décidé de ne pas renouveler son adhésion à Renaissance, en guise de protestation silencieuse. Il était encarté depuis 2016.
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«Le 49.3 sur la réforme des retraites m’a vraiment remué. Je l’ai vécu comme un échec démocratique», livre-t-il depuis Bordeaux. «Quand je vois ce qui s’est passé ensuite avec la loi immigration, ça a été lamentable. La droite sénatoriale a tordu le bras au gouvernement et à l’arrivée, ça a donné quelque chose de pas très beau», s’offusque-t-il encore.
Comme Martin, les sympathisants macronistes «à la sensibilité de gauche» sont de plus en plus nombreux, en Gironde, à se sentir nauséeux à force de tanguer à droite. «Il y a eu pas mal de débats en interne, des sympathisants ont fini par prendre du recul. Ma crainte, c’est qu’on ne sorte pas grandi de tout ça et que le RN en profite pour monter», témoigne Johnny, un ingénieur de 43 ans «encarté depuis le début». Symptôme de ce virage à