Le gouvernement se prend une droite venant de sa droite. A fronts renversés, le «socle commun» soutenant Michel Barnier a fait sauter, ce mercredi à l’Assemblée, l’une des mesures phares du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 : une révision des exonérations de cotisations patronales, censée dégager 4 milliards d’euros pour les comptes publics. En face, les troupes du Nouveau Front populaire ont, elles, défendu la piste de l’exécutif. «La cartographie du vote atteste du splendide isolement du gouvernement Barnier», a ironisé le député socialiste Jérôme Guedj. A huit voix près (170 contre 162), les troupes du bloc central, épaulées par le Rassemblement national, ont voté des amendements supprimant l’article 6, contenant les baisses d’exonérations. «Ce n’est plus une révolte, c’est une révolution !», s’est moqué le député RN Hervé de Lépinau. Au pied du Perchoir, le nez dans leurs téléphones, les conseillers ministériels étaient bien embêtés en voyant des députés affluer dans l’hémicycle pour assurer par leurs votes le rejet de la mesure.
PLFSS
A l’Assemblée, le gouvernement battu par ses propres troupes sur les exonérations de cotisations patronales
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Gouvernement Bayroudossier
Michel Barnier à l'Assemblée nationale, le 22 octobre 2024. (Stephanie Lecocq/Reuters)
par Victor Boiteau
publié le 30 octobre 2024 à 20h35
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