En 2022, la digue avait déjà sauté. Pour la première fois, l’arrivée de 89 députés permettait au Rassemblement national d’accéder à des postes clés de l’Assemblée nationale. La gauche avait alors plaidé pour leur barrer la route et dresser dans l’enceinte parlementaire un «cordon sanitaire» sur le modèle de ce qui se pratique – notamment – au Parlement européen : les partis républicains s’entendent alors pour empêcher l’extrême droite d’obtenir des fonctions stratégiques d’une institution démocratique. En vain. Macronistes et Républicains avaient alors refusé la pratique, expliquant qu’il était, selon eux, nécessaire d’offrir une représentation à toutes les sensibilités issues des élections : les députés RN Sébastien Chenu (Nord) et Hélène Laporte (Lot-et-Garonne) avaient été désignés vice-présidents de l’Assemblée nationale.
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Qu’en sera-t-il cette fois-ci ? Le camp présidentiel et la droite manquent encore de clarté sur ce sujet. Car la répartition des postes est soumise à un protocole ficelé. Il y a d’abord l’élection du président de la Chambre basse par l’ensemble des députés lors d’un vote dans l’hémicycle à l’ouverture de la première séance, prévue jeudi. Les deux premiers tours se jouent à la majorité absolue des suffrages exprimés. Un troisième peut se tenir à la majorité relative. Si le RN présentera une candidature, il n’a aucune chance d’obtenir le Perchoir vu qu’il a moins de députés que la gauche ou le camp présidentiel. Ce sont des places au bureau que vise