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A l’Assemblée, l’examen de la proposition de loi sur la programmation énergétique du pays vire au sketch. Mercredi 18 juin, les ouailles du RN ont profité de leur supériorité numérique pour dérouler leur mantra pro-nucléaire.

Et faire adopter un bon paquet d’amendements… Comme la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim, fermée définitivement en février 2020. «Vous voulez rouvrir Tchernobyl aussi ?» balance alors la députée écolo Julie Laernoes. Sur son siège, Marine Le Pen jubile. Et ses troupes font du zèle. «Grâce à la mobilisation du RN, l’Assemblée a voté la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim injustement fermée par Emmanuel Macron ! Quelle journée !» s’enflamme Jean-Philippe Tanguy, son numéro 2, sur X. Une «victoire du bon sens énergétique», claironne aussi le groupe sur le même réseau.

Sur leurs bancs, le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, et le rapporteur du texte, Antoine Armand, ne bronchent pas. Le député macroniste Charles Sitzenstuhl, lui, recadre : «Il faut que chacun comprenne l’effectivité de ce qui a été voté ou pas.» Selon l’élu du Bas-Rhin, cet amendement coûte «plusieurs centaines de millions d’euros» et devrait donc être jugé irrecevable, puisqu’il n’est pas «gagé» – les coûts qu’il entraîne ne sont pas compensés.

Au perchoir, le vice-président macroniste de la chambre basse Roland Lescure rétorque que c’est un amendement visant seulement un objectif de fermeture… donc sans aucune effectivité. Commentaire d’une tête macroniste : «C’est encore plus lunaire que le projet de loi sur la simplification… En roue libre totale.»