L’an dernier, à la fin de l’été, les gauches faisaient leur rentrée dispersées. Les insoumis, déjà en campagne derrière Jean-Luc Mélenchon, étaient à Valence. Les communistes, rangés derrière Fabien Roussel, à Aix-en-Provence. Les socialistes, qui attendaient l’officialisation d’Anne Hidalgo, à Blois. Et les écolos, qui se préparaient à leur primaire, à Poitiers. Puis tout le monde a perdu au jeu de la présidentielle et s’est convaincu d’essayer de gagner ensemble au prochain coup. C’est ainsi que la Nupes est née. Résultat : 150 députés qui siègent à côté et apprennent à travailler ensemble. «Depuis les législatives, la Nupes n’a cessé de se renforcer, contrairement à ce que certains prédisaient, affirme un insoumis. C’est du boulot mais ça tient. On est liés par un programme commun, sur lequel on s’est mis d’accord, donc celui qui descendra du train devra pouvoir l’expliquer.»
«On manquait de temps»
Cette rentrée, les gauches veulent donc montrer qu’elles l’abordent côte à côte. Le mouvement Génération. s, qui fait partie du collectif, a tenté de monter des universités communes en septembre sans y parvenir. «C’est dommage, mais je ne veux pas mettre ça sur le compte de la volonté politique, explique Sophie Taillé-Polian, députée du Val-de-Marne à la manœuvre. On manquait de temps, tout le monde avait commencé à s’organiser chacun de son côté.» A la place, chaque famille organisera son propre raout mais une journée sera chaque fois dédiée à la Nupes. Du jeudi 25 au dimanche 28 août, tout le monde convergera jour après jour à Grenoble chez les écolos, à Strasbourg chez les communistes, à Blois chez les socialistes et pour finir, à Valence chez les insoumis. D’habitude, c’est Jean-Luc Mélenchon qui fait le discours qui clôture l’événement. Cette année, rien n’est acté. Qui sinon lui ? Qu’il s’agisse de la rentrée ou de la suite, la question est déjà dans toutes les têtes.