Depuis six mois, Lille bruisse de la délicieuse rumeur. Martine Aubry, 74 ans, historique du parti socialiste, n’irait pas au bout de son mandat de maire. On l’annonçait même prête à partir à l’automne. Sous le beffroi, on l’affirme, elle restera jusqu’en 2026. Si elle part, ce ne sera «peut-être qu’un peu avant, mais de toute façon, on sait bien d’où vient ce bruit». Sans préciser plus. Seule certitude, Martine Aubry ne se représentera pas aux prochaines municipales, dans cette ville de 236 000 habitants. Restera-t-elle dans le giron du PS, parti auquel la commune est fidèle depuis le début de la Ve République ? Le bal des prétendants est ouvert, même si l’ancienne ministre de Jospin fait mine que non.
Vent mauvais
Ils sont trois à s’être déclarés. Louis Delemer, 31 ans, candidat de la droite républicaine, sait qu’il n’a guère de chances. La députée macroniste Violette Spillebout occupe l’espace du centre, «ni de gauche, ni de droite», dit-elle. Proche de Gérald Darmanin, l’ancien ministre de l’Intérieur, l’inconnue de 2020 a gagné en épaisseur et en notoriété. «Dans la rue on m’arrête, on me dit, “alors, c’est vous la future maire ?”» savoure-t-elle. L’opposante, chevelure rousse aisément reconnaissable, est une transfuge du PS, ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry. Les deux femmes sont à couteaux tirés. Martine Aubry balance : «Elle a raison de partir tôt, elle a du chemin à faire.»
Mais c’est du côté du parti socialiste que les ambitions s’aiguise